Invaincue à l’issue des matches de poule, l’équipe néo-zélandaise de Te Awamutu s’est inclinée (15-13) face à leurs « cousins » tongiens de Kolomotu’a au terme d’un match intense et indécis jusqu’au bout.
Les frères du Pacifique unis dans le même moment de prière. Séquence émotion.
Photo Gérard Rancurel
28 septembre 2023. Agenouillés et enlacés au centre du terrain, les «cousins» du Pacifique ont semblé communier en toute fraternité à l’issue de leur quart de finale à suspense.
Pourtant, en exécutant leur haka, le «Tomokia Taku Whare», les Néo-Zélandais de la province de Waikato étaient venus se coller à leurs adversaires sur la ligne centrale du stade de la Rochette, sans aucune animosité toutefois.
Sur un dégagement au milieu du terrain des Tongiens, le capitaine néo-zélandais, Latrell Ah Kiong, récupérait le ballon et réussissait un 50-22 offrant une super touche dans les vingt-deux mètres adverse à ses partenaires.
Une opportunité convertie en essai grâce à un puissant ballon porté (7-0, 2e). Sur le coup d’envoi, le pilier black Manahi Goutton commettait un en-avant sur la réception du ballon. A la sortie de la mêlée, le talonneur tongien, Taliai Taufa enfonçait la défense adverse et aplatissait dans l’en-but (7-7, 4e).
Une faute des Tongiens sur un ruck donnait l’occasion à Karl Logan d’inscrire trois points supplémentaires (10-7, 7e). En revanche, Hawra Lamipeti, le botteur de Kolomotu’a loupait deux penaltouches consécutives.
Huit minutes plus tard, au terme d’une longue séquence toute en puissance des Tongiens, le troisième ligne Sione Ofa Songa transperçait la défense adverse et marquait. Sione Ofa Songa ratait la transformation (12-10, 15e) puis une nouvelle pénalité peu avant la-mi-temps. Cinq points perdus en route qui auraient pu coûter cher, surtout au regard du scénario du second acte.
Les Néo-Zélandais reprenaient l’initiative dès le début de la seconde période mais, sans parvenir à franchir le très solide rideau défensif tongien. Ils accumulaient les fautes en touche et laissaient tomber plusieurs ballons en voulant emballer la partie. Ils bénéficiaient d’une pénalité transformée par Karl Logan donnant un avantage d’un point (13-12, 32e) à Te Awamutu.
Deux nouvelles touches gâchées par les «Blacks» les privaient de précieux lancements dans le camp adverse. Sur un placage néo-zélandais jugé trop appuyé par l’arbitre, celui-ci le sanctionnait et, cette fois, Hawra Lamipeti passait la pénalité (15-13).
De nouvelles erreurs et surtout deux exclusions temporaires pénalisaient les «Blacks» en cette fin de match. Hawra Lamipeti manquait une dernière pénalité sans conséquences. Au coup de sifflet final, les Tongiens laissaient éclater leur joie saluée par les 500 spectateurs. Moala Lusikawa, leur trois-quarts centre, reçut le prix du meilleur joueur des quarts de finale disputés à Manosque.
Les réactions
Nasili Likiliki (entraîneur adjoint de Kolomotu’a) : «C’est une victoire très importante pour nous. Face à nos cousins néo-zélandais, elle a une signification très particulière. Notre rugby a été consistant, aujourd’hui. Nous aurions pu ajouter quelques points supplémentaires avec une meilleure réussite au pied.»
Travis Church (entraîneur de Te Awamutu) : «On est vraiment déçus par cet échec, nous étions venus pour remporter ce tournoi. Je retiens surtout l’inconsistance de l’arbitrage, on s’est fait assassiner. Cette coupe du monde, c’est une opportunité énorme pour nous de représenter notre pays, notre culture, les Néo-Zélandais. Je remercie tous ceux qui ont organisé cet événement. Ce sera un souvenir immense pour nous. Affronter les Tonga, c’est particulier, ce sont nos cousins. Ce sont toujours des moments très émouvants ».