Trente-quatre fois capitaine du XV tricolore en cinquante-neuf sélections entre 1975 et 1984, Jean-Pierre Rives n’a rien loupé du quart de finale ayant opposé la France à l’Afrique du Sud.
Docteur rugby et Mister Rives, ici dans les années 80 sous le maillot du Stade Toulousain – Photo MaxPPP
En vacances pour quelques jours dans les îles des Baléares, «Casque d’Or» (surnom donné par le regretté Roger Couderc) a accepté de revenir pour Terra Rugby sur ce match de quart de finale de la coupe du monde entre le XV de France et l’Afrique du Sud. Et il n’y va pas d’une langue de bois, ce n’est pas le genre.
«Pour gagner contre des Anglo-Saxons quand on est arbitrés par des Anglo-Saxons, il faut être beaucoup plus forts que ses adversaires et mener de quinze points pour éviter de cruelles désillusions, lance Jean-Pierre Rives. Et hier soir, les Français n’ont pas été aussi bons que d’habitude. Ça s’est joué à pas grand-chose, à un poil de derrière. C’est donc dommage que cette grande équipe de France s’arrête en quart. C’est dur et très frustrant. Mais, ça l’est tout autant de perdre en finale».
Le troisième ligne aile du Stade Toulousain n’a jamais battu les Sud-Africains au cours de sa carrière : « Je ne me souviens pas du nombre de fois que je les aie rencontrés, précise-t-il. Il est vrai que j’ai pris tellement de coups sur la tête que la mémoire me fait défaut mais, ils m’ont toujours bien accueilli ».
« Cette règle scélérate me gêne beaucoup »
«Les Sud-Af’ sont forts physiquement, mais nous n’avions rien à leur envier sur ce quart de finale. Il y avait la place mais il s’est passé des trucs bizarres. Je ne veux pas jouer les mesquins. Nous aurions pu marquer un ou deux essais de plus.
«Je pense qu’il faudrait changer la règle. Bloquer le ballon au sol aujourd’hui dénature le jeu. Je viens de visionner des extraits d’un match de 1976 entre les Barbarians et les Lions, c’est très plaisant à regarder. Notre principale préoccupation était de faire vivre le ballon, de multiplier les passes. Cette règle scélérate me gêne beaucoup. Elle est antinomique. Il faudrait interdire de toucher le ballon dès lors qu’il repose au sol. Ça stoppe le jeu. Autoriser à le gagner par une poussée, ça oui ! »
Et Jean-Pierre de conclure sur le sujet du jour : «Les grandes stars de cette coupe du monde, ce sont les arbitres alors qu’on ne devrait pas les voir. Je ne mets pas en doute leurs compétences, même si je le faisais parfois lorsque j’étais sur le terrain».