Pro D2/ Provence rugby : aller plus haut !   

Stade porté à 9 000 places, centre d’entrainement high-tech, recrutement inédit pour l’équipe première et celle des Espoirs élite, début de saison canon… Provence rugby, qui fait déjà partie des clubs majeurs du rugby français, est armé pour passer un cap dans sa construction.  « Le rugby, c‘est comme l’amour, il faut donner avant de prendre » […]
Provence rugby prend clairement de la hauteur

Nov 10, 2023

« Le rugby, c‘est comme l’amour, il faut donner avant de prendre » disait Jean-Pierre Rives, icône du rugby français et expert patenté en formules iconoclastes. Cela fait onze ans que Denis Philippon et ses équipes donnent à Provence rugby. Leur énergie, des infrastructures, un sens. Sans même songer à prendre, si ce n’est ce plaisir qui nait des convictions. 

Depuis 2013, le président du club aixois continue, avec ses associés originels, à dessiner le destin de leur entreprise leader Voyage privé, et à construire celui du club aixois dans des journées, du coup, plus que pleines. Avec ses valeurs à lui. 

L’homme est réservé, manie davantage le « nous » que le « je » ; il est secret, tatillon et humble. Le président, lui, est patient, analytique et déterminé. Il s’est imposé dans le paysage du rugby hexagonal par un contre-pied aux habitudes du sérail, en mettant la charrue de son entreprise non pas au service des laboureurs de pré, mais sur le pré directement.  

Ces dernières saisons, le club s’est transfiguré. Stade d’entrainement et centre de préparation physique high-tech au Campus de Voyage Privé à La Constance ; implication sans faille de la ville d’Aix-en-Provence pour la création d’une quatrième tribune portant la capacité du stade Maurice David à près de 9 000 places…  Provence rugby a structuré (son leitmotiv) et préparé, avec soin, les ingrédients de sa réussite.  

Reste le tour de main. Mais pour ça, c’est toujours sur le pré et aux joueurs à faire prendre la sauce. Echaudés la saison dernière, Denis Philippon et ses équipes ont planché et réalisé un recrutement hors-norme, du jamais vu dans le rugby aixois, qui s’est adjoint pourtant, au fil des époques, des figures comme Léon Loppy, Sébastien Conchy , Jean-Luc Aqua, Jérôme Bianchi, Franck Combas, et tant d’autres joueurs référencés du rugby français et international.  

Cette saison, six jeunes joueurs du Top 14 ont été recrutés, dont Thomas Salles, le buteur du RC Toulon l’an passé (actuellement blessé) et Arthur Coville, six saisons au Stade Français, accélérateur de jeu, petit cousin du célèbre navigateur qui, à son poste de demi de mêlée proté, sait lui aussi mettre la trinquette par gros temps ou sortir la grand-voile quand les conditions sont plus favorables. 

e tandem Arthur Coville-Jimmy Gopperth, ici ballon en main
La fougue de la jeunesse et l’expérience du haut niveau : le tandem Arthur Coville-Jimmy Gopperth, ici ballon en main, a sérieusement accéléré le jeu de Provence. Photo Provence rugby

A côté de ces jeunes, qui ont signé trois ans à Aix pour un projet de long terme, Provence rugby a ajouté quelques anciens, vieux briscards du haut niveau. Le talonneur du RCT Jean-Charles Orioli en fait partie, tout comme le seconde ligne Josh Tyrell, international samoan, et mieux encore, l’ouvreur néo-zélandais Jimmy Gopperth, 39 ans, qui a fait ses débuts dans les grosses écuries labellisées All Black des Hurricanes et des Blues, avant de passer une dizaine de saisons en Angleterre et en Irlande, et de glaner au passage le statut de quatrième réalisateur de tous les temps du championnat britannique.  

La formule a fonctionné d’emblée. Avec une victoire bonifiée contre Agen pour le premier match du championnat (44-16), cinq autres matchs gagnés, deux perdus à l’extérieur, et un match nul, Provence réalise un début de saison canon, le meilleur depuis très longtemps. Après ces neuf matchs, les « Noirs » occupent la deuxième place du classement derrière Vannes et devant le Stade Montois à 4 points.  

Mais la saison est longue et Denis Philippon, incurablement pragmatique.  Il sait mieux que quiconque que l’hiver est toujours rude sur les terrains de rugby. Et pour cause : son grand-père palois, peu de gens le savent, était cordonnier de métier et avait inventé un crampon rigide pour faire la différence sur les fins de match par temps gras…  

Le premier tiers du championnat passé, les premières blessures enregistrées, Provence a réagi. Mieux, le club a anticipé. Le centre ou ailier fidjien de 22 ans Eto Bainivalu (1m86, 106 kilos), pensionnaire du Stade Toulousain, a été prêté comme joker médical pour renforcer les lignes arrière.

Tomas Francis, 75 sélections
Le centre et ailier fidjien Bainivalu, prêté par le Stade Toulousain, vient renforcer les lignes arrières du XV aixois.
Photo Provence rugby

Mieux encore, modèle d’anticipation et plus gros coup du mercato avant le début de la saison, Provence rugby enregistrera en ce début d’hiver l’arrivée concrète du pilier droit international Tomas Francis, 75 sélections avec le Pays de Galles, 3 coupes du monde au compteur dont la dernière stoppée en quart de finale contre l’Argentine 29-17.  

Solide avec ses 135 kilos, mobile et adroit, Tomas Francis, 75 sélections, 3 coupes du monde et un grand chelem,
arrive à Aix au meilleur moment de la saison – Photo Max PPP

Ancien joueur d’Exeter et des Ospreys, vainqueur du Grand chelem 2019, ce gaillard de 31 ans, 1m85 et 135 kilos, sera plus qu’un joueur hors norme en ProD2, le catalyseur du paquet d’avants aixois. En congés après la campagne mondiale, Tomas était du dernier déplacement victorieux de ses coéquipiers à Valence. Il n’a pas joué mais pourrait rentrer ce soir contre Aurillac (douzième au classement) à Maurice David.

 Il est surtout programmé pour affronter le 17 novembre, à l’extérieur, le Stade Montois, actuellement troisième du championnat. Ce sera le choc de cette journée-là. Un vrai test pour les Aixois, dans une stratégie pesée et pensée. Et pour une saison nommée désir.   

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