« Aussi étroit soit le chemin,
nombreux les châtiments infâmes,
je suis le maître de mon destin,
je suis le capitaine de mon âme ».
Le vers est de William Henley mais l’auteur, un écrivain britannique du XIXème, a été effacé par son plus célèbre admirateur. Ce vers, c’est le dernier quatrain du poème que Nelson Mandela lisait comme un mantra au fond de sa prison de Robben Island.
C’est ce texte, « Invictus », qui a donné son nom à ce film de légende où les Blancs afrikaners deviennent champions du monde de rugby par la grâce d’une magie noire et du premier président sud-africain de couleur, visionnaire et exaltant.
C’est un poème qui a fait bien plus que cela : il a fait basculer un pays et créé une Nation. C’était en 1995. C’était hier, à l’échelle des valeurs du monde.
Quel rapport avec le lancement de notre série de reportages sur la Nouvelle Zélande ? La puissance des mots, l’universalité du message, les valeurs qu’il porte, les destins qu’il inspire. Ce voyage, nous l’avons construit pendant deux mois comme un pèlerinage aux sources. Avec les questions qui vont avec, quasi existentielles quand on se laisse piloter par la passion.
Pêle-mêle : Pourquoi les All Blacks fascinent-ils autant la planète rugby et au-delà ? Pourquoi cette équipe gagne-t-elle si souvent (près de 80% de victoires, record mondial), depuis si longtemps (et la tournée des Originals en 1906) ?
Pourquoi ce petit pays de 5 millions d’habitants à peine produit-il autant de jeu et de joueurs légendaires ?
La culture maorie apporte-t-elle réellement, au quotidien, un supplément d’âme aux Néo-Zed ? Ont-ils finalement, dans la réalité de leurs modes de vie, une recette voire une potion magique ?
De nos rencontres, au long de notre road trip de 3000 kilomètres, nous avons ramené des réponses. Des pistes plus claires en tout cas.
Pour cela, nous avons pris les chemins de traverse de l’île du Nord et du bout de l’île du Sud, des décors de carte postale du Pacifique aux fjords du jurassic park sudiste, à la rencontre de joueurs choisis sur des critères précis.
Dans l’ordre : être de générations différentes pour mieux croiser les réponses et enrichir les sujets ; être suffisamment capés pour être référencés et représentatifs ; avoir été capitaine à un moment de leur carrière ; tous avec des responsabilités donc.
Et comme si ce n’était pas suffisant dans la figure imposée : qu’ils acceptent tous de se livrer chez eux, dans leur environnement, leurs souvenirs. Le loto en somme.
Au final, nous avons rencontré Ian Kirkpatrick pour les années 60-70, Graham Mourie, Andy Dalton et Gary Whetton pour les années 80, Sean Fitzpatrick pour les années 90 et Kerian Read pour l’ère « moderne », 2000-2019.
Six anciens capitaines des Blacks, qui cumulent 589 matchs en noir et 265 capitanats. Il y a pire comme panel.
Nous les avons tous interrogés sur leur carrière bien sûr mais surtout sur les valeurs du maillot, le sens de leur engagement, la réalité du rugby ici, et toutes les questions énoncées plus haut.
Ce sont ces interviews mais aussi des reportages réalisés sur place que nous publierons sur le site de Terra rugby, chaque jeudi, à partir d’aujourd’hui.
Loin du tohu-bohu de l’actu et à contre-pied, c’est certain. Mais avec ce désir de partager des rencontres d’exception et des moments rares avec vous. Et d’être, nous aussi, en tout cas un peu, capitaine de notre âme.
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