ALLONS Z’ENFANTS… L’AILIER/ARRIERE DE PROVENCE RUGBY A PRIS LA BASTILLE IRLANDAISE ET INSCRIT LE DERNIER ESSAI DE LA FINALE HOMERIQUE DE LA COUPE DU MONDE U20 LE 14 JUILLET DERNIER EN AFRIQUE DU SUD.
C’est bien connu : pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient… Léo Drouet le sait. Lui vient du Pïc Saint-Loup, à 20 kilomètres au nord de Montpellier (où il est né), l’une des écoles de rugby les plus emblématiques du pays. Elle a été créée en 1984 par des parents d’élèves « pour éduquer « par » le rugby et non pas seulement « pour » le rugby , précise le président Jean-Sébastien Courtois ; pour privilégier le développement de l’enfant plutôt que les résultats ». Les résultats viendront rapidement pourtant. François Trinh-Duc (66 sélections avec le XV de France) a fait ses premiers crochets au Pic Saint-Loup. Fulgence Ouedraogo (39 sélections) y a posé lui-aussi ses premiers plaquages.
Léo, lui, a foulé le pré héraultais à cinq ans, « parce que j’étais un peu turbulent et que mes parents ont trouvé ce sport-là pour que je puisse me défouler. Chez moi, c’était faire du sport qui était essentiel, le rugby n’est pas une tradition familiale ». Il a suivi pourtant tout le cursus dès la catégorie des « lutins » (moins de six ans), avant d’évoluer à Montpellier comme ses aînés à partir de 14 ans, dans les équipes de jeunes les plus doués. Il enchaîne une blessure et surtout les deux années Covid. Le rebond était nécessaire, et Léo met donc un crochet extérieur à sa carrière vers Aix-en-Provence en 2021. Il a 17 ans. Une bonne pioche pour les « Noirs ».
Itinéraire d’un garçon doué
« J’ai commencé la préparation physique en juillet avec les Espoirs, en septembre, j’ai participé aux entrainements avec les pros et j’ai fait mon premier match contre Grenoble en novembre, c’était fou. Le projet aixois, la qualité du staff, l’importance de la filière jeunes, les infrastructures du campus c’était déjà incroyable, alors jouer en pro, c’était magique».
Une progression aussi fulgurante que sa capacité à effacer ses vis-à-vis grâce à un gabarit puissant (1 mètre 91, plus de 90 kilos), un sens inné du placement et du timing. Léo a été titulaire à 23 reprises à l’aile sous les couleurs de Provence Rugby et inscrit six essais. Il a été détaché la saison passée de l’équipe pro et envoyé en mission à l’arrière avec les Espoirs pour participer à la montée du groupe en championnat Elite, une première dans l’histoire du club.
Ses performances, à l’aile ou à l’arrière, lui ouvrent les portes de l’équipe de France des moins de 20 ans, avec laquelle il participe au Tournoi des Six Nations. Les quatre essais inscrits contre le Pays de Galles et la victoire dans le Tournoi lui offrent le voyage pour la Coupe du monde de la catégorie en juillet en Afrique du Sud. Et là, « c’est une aventure incroyable, avec des types qui deviennent tes frères, où tu te prépares très sérieusement mais où tu joues avec une forme d’insouciance».
Résultat : l’équipe de France écrase la compétition pour la 3e fois d’affilée, avec une moyenne record, elle, de 51 points par match ! C’est Léo qui met un terme à la déculottée de l’Irlande en finale en marquant le dernier essai à la toute fin du match, entre les poteaux. « Un rêve et un souvenir à vie, c’est sûr, mais surtout une motivation incroyable pour en marquer d’autres. Je m’entraîne pour ça avec bonheur tous les jours ».
Son pronostic WRC
France vs Afrique du Sud (après avoir hésité avec l’Irlande, comme pour la finale de la Coupe du monde des moins de 20 ans). Score : 22 – 17. Avec un essai de Thomas Ramos, « le joueur le plus inspirant pour moi avec l’Ecossais Stuart Hogg qui vient d’arrêter sa carrière ».