Une ultime faute des Chiliens dans un ruck a offert à Jan Hasenlechner, le demi de mêlée sud-africain, l’occasion d’expédier le ballon dans les tribunes et d’offrir à son équipe la première coupe du monde amateur.
Tous les joueurs d’Hamilton Sea-Point se sautèrent dans les bras avant d’entamer un tour d’honneur sous les acclamations du public dignois. Ils prirent le temps de signer quelques autographes, de serrer des mains et même d’effectuer des selfies pour le plus grand bonheur des 5000 spectateurs massés autour du terrain.
Revenus devant la tribune présidentielle, ils furent salués par Pierre Bourgarit, le talonneur du Stade Rochelais et de l’équipe de France qui séjourne actuellement à Aix-en-Provence, venu donner le coup d’envoi et resté jusqu’à la fin de la rencontre !
Lorsqu’ils reçurent le trophée réalisé par Pablo Couet, un jeune artiste de 20 ans né au Brusquet à quelques kilomètres de Digne, leur joie atteignit à son paroxysme au terme d’une semaine inoubliable et même historique pour ce club centenaire.
Des matches de poules à la finale, les joueurs de Mark Cross (qui avait procédé à douze changements pour cette dernière rencontre) demeurèrent invaincus, faisant plier leurs adversaires les uns après les autres, non sans mal parfois.
Les dix premières minutes de la finale face aux Chiliens de Cobs & Cogs furent très équilibrées et émaillées de fautes peut-être dues à la tension engendrée par la finale.
Jan Hasenlechner passait une première pénalité (3-0, 12e), imité trois minutes plus tard par Tomas Salas, l’ouvreur chilien (3-3).
Les douze points de Jan Hasenlechner
Le demi de mêlée d’Hamilton Sea-Point ajoutait une pénalité consécutive à un hors jeu des Sud-Américains (6-3, 20e). La première mi-temps s’achevait sur ce score étriqué, les défenses solides et attentives ayant annihilé toutes les velléités défensives.
A la reprise, Tomas Salas ratait un drop de loin. Après une récupération, les Sud-Africains lâchaient la cavalerie. Un coup de pied à suivre était récupéré par Tomas Salas qui dégageait son camp. Le jeu se débridait enfin !
Un en-avant repris hors jeu par les Chiliens offrait à Jan Hasenlechner l’opportunité d’ajouter trois points au crédit d’Hamilton Sea-Point (9-3, 27e). Sur la remise en jeu, le 9 «Sud-Af» trouvait une magnifique touche dans les vingt-deux mètres adverses.
Sur le lancer en touche de leur talonneur, les Sud-Africains extrayaient le ballon de leur maul et le passait à Jan Hasenlechner, encore lui, qui claquait un drop (12-3, 29e).
Une erreur de réception de Gonzalo Lara dans ses «vingt-deux» offrait à ses adversaires un précieux 50-22. Bien capé par leur deuxième ligne, les Sud-Africains enfonçaient la défense chilienne par un groupé pénétrant franchissant la ligne (17-3, 32e).
Dos au mur, les Sud-Américains attaquaient la ligne adverse et, après plusieurs temps de jeu, Gonzalo Lara inscrivait le seul essai chilien (17-10, 38e). Trop tard d’autant qu’ils étaient sanctionnés par l’arbitre sur un dernier ruck.
Jan Hasenlechner, l’homme de cette finale avec ses douze points, mettait fin à ce match historique pour le club de Cape Town.
Ardie Cotzee : « C’est incroyable » par Nicolas Barbaroux
Ardi Coetzee, capitaine et talonneur des Sud-Africains d’Hamilton Sea Point
« Nous sommes extrêmement heureux de cette victoire, c’est un vrai plaisir, c’est incroyable. Notre jeu a été très solide, l’équipe a été excellente. C’était difficile de gagner ce mondial, le tournoi a été compliqué devant des équipes d’un très bon niveau. On a vécu un combat lors de chaque match. C’est une très bonne expérience pour notre club. Nous espérions remporter le tournoi et nous l’avons fait. Le match le plus difficile a été la finale face à des Chiliens excellents, qui nous ont posé beaucoup de problèmes. Gagner une finale, ce n’est jamais simple. A notre retour en Afrique du sud, nous allons prendre trois semaines de vacances car notre championnat est terminé. On a fini notre compétition juste avant de venir ici. Notre équipe a été incroyable. On va aller voir les Springboks demain ».