Le WXV créé cette année vient confirmer l’intérêt croissant du rugby féminin en France et dans le monde.
Une révolution dans le rugby féminin. Terminées les habituelles tournées d’automne, place au WXV, une compétition qui réunit les 18 meilleures équipes du monde réparties en trois poules (la France évolue dans le premier chapeau avec la Nouvelle-Zélande, l’Angleterre, l’Australie, le pays de Galles et le Canada). Un tremplin compétitif vers la coupe du monde élargie à 16 équipes en 2025, en Angleterre.
Sally Horrox, responsable du rugby féminin à World Rugby, mise beaucoup sur ce tournoi new look. « C’est une opportunité pour 18 des meilleures équipes du monde qui se qualifient par le biais d’un parcours régional. Cela permet aux fédérations de leurs régions d’avoir un accès au sommet, un accès à la qualification pour une coupe du monde », précisait-elle sur le site wxvrugby.com. Plus précisément, les cinq équipes qui ne sont pas qualifiées pour le Mondial mais les mieux classées lors du tournoi 2024, valideront leur billet pour l’Angleterre. L’intérêt sportif pour cette compétition est donc majeur.
Le WXV participe également à la promotion du rugby féminin, dont l’intérêt du public est croissant. « Le sport féminin bat des records de fréquentation, de performance et de participation. Le rugby féminin est à la pointe de cette évolution. Nous nous inscrivons dans un tournant culturel pour les femmes. Des femmes qui veulent être joueuses, des femmes qui veulent être entraîneures, arbitres, supportrices, qui veulent faire partie de ce rugby mondial pour tous ».
« La coupe du monde de rugby de l’année dernière, en Nouvelle-Zélande, a connu une affluence record. Dans le Tournoi des Six Nations, nous avons eu une affluence record lors du match entre l’Angleterre et la France au début de l’année. La valeur du sport féminin et du rugby féminin ne cesse de croître. Nous sommes au cœur de ce mouvement mondial et la valeur commerciale du rugby féminin devrait être multipliée par dix au cours de la prochaine décennie. Le rugby féminin renforce la réputation du rugby. Il change la perception que les gens ont de l’ensemble du sport. Un amateur de rugby sur cinq qui découvre le rugby est un nouvel adepte du rugby féminin, ce qui est excellent pour l’ensemble du sport. Nous prévoyons que le nombre de supporters doublera d’ici 2033 pour atteindre 286 millions. C’est une bonne nouvelle sur le terrain comme en dehors ».
En France, les matches des Bleues sont diffusés sur TMC, une chaîne de la TNT, ce qui permet au plus grand nombre de pouvoir suivre le parcours des Françaises.
Gaëlle Mignot : « Aller jusqu’en 2025 »
Le sélectionneur français, David Ortiz, ne s’est pas trompé. Battues l’an passé par la Nouvelle-Zélande, en demi-finale de coupe du monde (24-25), les Bleues tiennent ici une revanche éclatante. « On a montré ce que l’on avait dans les tripes. On va capitaliser sur ce match, qui va marquer l’histoire de ce groupe. Mais c’est juste une étape dans notre évolution. Il faudra que l’on rende des copies beaucoup plus complètes et beaucoup plus propres. Ce qui est sûr, c’est que nous avons un potentiel et un vivier importants, quel que soit le poste », confiait-il après le succès des Bleues contre les Black ferns (18-17).
Un match fondateur sans doute, pour un groupe remanié avec les absences de Caroline Boujard, Maëlle Filoppon, Annaëlle Deshayes et Mélissandre Llorens. Aux commandes du XV de France, David Ortiz et Gaëlle Mignot ont retenu quatre débutantes avec Océane Bordes (Toulouse), Suliana Sivi (Rennes), Lilou Gradet (Lyon) et Léa Champon (Grenoble). « Notre volonté est de construire notre groupe pour aller jusqu’en 2025. Il y a une nouvelle compétition, donc des opportunités d’intégrer de nouvelles joueuses. Il y a aussi des réglementations World Rugby qui sont aujourd’hui 30 joueuses qui peuvent participer à ce WXV. C’est pas forcément le cas pour le Tournoi où on peut prendre un groupe de 36-38 joueuses », expliquait Gaëlle Mignot (notre photo) sur le site wxvrugby.com. Une revue d’effectif déterminante à deux ans du Mondial en Angleterre.